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Un pulvérisateur sur le semoir Un pulvérisateur sur le semoir

Emmanuel Bonnardot effectue le semis de ses maïs et le désherbage de prélevée sur le rang en un seul passage.

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«En traitant le rang au moment du semis, je bénéficie de l'humidité du sol et j'économise du produit», explique Emmanuel Bonnardot. Cet exploitant de Bonnencontre, en Côte-d'Or justifie ainsi le montage d'un pulvérisateur sur son semoir. En 2001, il s'est équipé avec son père d'un semoir Monosem NG Plus de 6 rangs pour implanter leurs 80 ha de maïs et 30 ha de tournesol. Le pulvérisateur a coûté environ 3 000 euros. «Je traite chaque rang avec un produit antigraminée et antidicotylédone sur 25 cm de large. J'effectue ensuite deux passages de bineuse aux stades 3-4 feuilles et 8-10 feuilles. Par rapport à un traitement en plein, je n'utilise qu'un tiers de dose, soit 100 l/ha d'eau au lieu de 300», précise Emmanuel Bonnardot.

 

Deux cuves de 400 l disposant d'un faible volume mort sont montées sur le semoir. «Je fais la préparation directement dans les cuves et la pompe entraînée par la prise de force assure le brassage. La régulation DPAE et la coupure automatique de la pulvérisation, lorsque le semoir est levé, nous évitent de porter trop d'attention à cet appareil pendant le semis», ajoute-t-il. Le chargement de l'eau, de l'engrais et de la semence lui prend vingt minutes pour une autonomie de 8 ha.

Une dérive limitée

 

Une buse à jet plat est montée à l'arrière de chaque élément du semoir. «Avec une pression de 2 bars et une buse à 20 cm du sol, la dérive est très faible. Le produit arrive rapidement à la buse, ce qui évite un sous-dosage dans les premiers mètres. Bien que je traite à 100 l/ha, la poussière n'a jamais occasionné de bouchage de buse», explique-t-il avant de reconnaître qu'en pareil cas, il serait difficile de s'en rendre compte rapidement à cause d'un manque de visibilité depuis la cabine. Il précise qu'il ne pourrait pas rincer indépendamment le circuit de pulvérisation.

 

Temps de travail accru

L'association de cette technique et du binage de l'interrang demande plus de temps de travail qu'un itinéraire en tout chimique. «Bien que je désherbe et apporte l'engrais au semis et au binage, j'estime tout de même que ce temps est multiplié par trois. Je sème à 5 km/h et je bine à 6-8 km/h. J'économise toutefois les deux tiers de la dose habituelle du produit phytosanitaire. J'ai signé un CTE qui couvre une partie du coût de cette technique. De plus, comme je n'irrigue pas, je bénéficie de l'effet binage qui limite l'évaporation en année sèche», précise Emmanuel Bonnardot. Il reconnaît aussi que le cumul des tâches (semis, traitement et apport d'engrais Starter dans l'interrang) ne doit pas contraindre le chauffeur à négliger un poste. Toutefois il n'a jamais eu de difficulté pour effectuer ce traitement au moment du semis. Cette pratique lui permet de profiter de l'humidité du sol fraîchement déplacé par les éléments semeurs. En traitant quelques jours plus tard, elle peut avoir disparu limitant ainsi l'efficacité du produit.

 

Traiter au semis plutôt qu'au binage

Emmanuel Bonnardot a préféré installer le pulvérisateur sur le semoir plutôt que sur la bineuse, car la période permettant de désherbiner peut être relativement courte. Il estime qu'il est toujours difficile de concilier une hygrométrie suffisante pour traiter et un sol sec et un temps chaud pour biner. En effet les conditions optimales sont obtenues en début et en fin de journée pour la première tâche et aux heures les plus chaudes pour le second. «En traitant ainsi au semis, je peux biner toute la journée. Je peux aussi différer le passage de bineuse pour profiter de bonnes conditions météorologiques sans craindre d'être débordé par les mauvaises herbes», confie-t-il.

 

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